ONU : Risque de dommages économiques "irréparables" à Gaza
Quelque 90 délégations doivent se retrouver lundi à Paris pour une conférence internationale destinée à appuyer les difficiles discussions de « paix » engagées à Annapolis , en soutenantfinancièrement l’émergence d’un Etat palestinien. Le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sont attendus pour cette rencontre autour du président palestinien Mahmoud Abbas.
Israël doit envoyer sa ministre des AE à cette conférence, alors que l’économie palestinienne reste lourdement pénalisée par les restrictions à la circulation imposées par Israel . L’Autorité palestinienne attend quelque 5,6 milliards de dollars sur trois ans (2008-2010) pour financer un plan destiné à soutenir son budget, et lancer des projets destinés à améliorer la vie quotidienne des Palestiniens. Environ 70 pays -membres de l’UE, pays du Moyen-Orient, membres du G8 (USA, Japon, Russie, Canada...), grands pays émergents (Chine, Brésil, Inde...)- seront représentés, en majorité à un niveau ministériel. Une vingtaine d’organisations (ONU, Ligue arabe...) ou institutionsfinancières internationales (FMI, Banque mondiale, Banque européenne d’investissement, fonds financiers arabes...) seront également présents.Il s’agira de la conférence desdonateurs pour les Palestiniens la plus importante depuis celle qui s’était tenue, à Paris déjà, en 1996, indique-t-on au ministère français des Affaires étrangères. Si la réunion est à dominante économique, elle se veut partie intégrante d’un« processus de paix » plus large. "Derrière le soutien financier, il y a un appui politique", fait valoir un diplomate français. La réunion d’Annapolis, le 27 novembre, avait débouché son un engagement politique de tenter de parvenir à un Etat palestinien avant la fin 2008. Les sommes recueillies devront aller principalement aux Palestiniens de Cisjordanie, contrôlée parle Pt Mahmoud Abbas ; des garanties ont été prises pour que les sommes destinées à Gaza ne servent pas à financer le Hamas, assure-t-on côté français comme palestinien. La conférence de Paris devrait plaider pour un assouplissement progressif des restrictions israéliennes de circulation -il y a 550 barrages israéliens en Cisjordanie- et un effort accru des Palestiniens en matière de sécurité. Le département d’Etat américain a par ailleurs indiqué qu’une réunion du quartette (Etats-Unis, Russie, ONU, UE) devait se tenir en marge de cette conférence des donateurs.
Gaza :Risque de dommages économiques "irréparables"
Le blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza depuis juin, risque de porter à l’économie de ce territoire palestinien des "dommages irréparables", ont mis en garde vendredi les Nations unies.Ce cri d’alarme intervient cinq jours après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ait tiré la sonnette d’alarme sur la situation sanitaire dans la bande de Gaza, une enclave pauvre de 362 km2 où s’entassent 1,5 million de Palestiniens, soit l’une des densités les plus fortes au monde. "L’isolement de la bande de Gaza qui dure depuis six mois fait planer sur l’économie locale la menace d’un dommage irréparable et rend sa population encore plus tributaire de l’aide extérieure, s’alarme le Bureau de Coordination des affaires humanitaires de l’ONU. "Le bas niveau des stocks alimentaires, la hausse des prix, l’augmentation du chômage et la perte des revenus ont des effet dévastateurs", ajoute le rapport. Selon cet office de l’ONU, "si le bouclage n’est pas allégé, il faudra encore augmenter de façon substantielle, les aides déjà fournies à 80% de la population" de la bande de Gaza. Le rapport fait état de faillites de dizaines de petites sociétés dues principalement à l’effondrement du secteur de la construction, des projets d’un montant de 370 millions de dollars ayant été annulés. Le Centre palestinien de commerce (Paltrade), dont les chiffres servent de référence à la Banque mondiale, a indiqué fin octobre que "95% des projets de construction (à Gaza) ont été interrompus en raison de l’absence de matériaux de construction". Les pertes du secteur industriel de Gaza (meubles, vêtements, nourriture et produits de construction), dont la production est aux trois quarts destinée à l’exportation, vers Israël et la Cisjordanie, se sont élevées pour le seul mois de septembre à 110 millions de dollars, selon cette source. L’agriculture de la bande de Gaza, autre secteur majeur pour l’emploi, pourrait perdre le produit destiné à l’exportation de toute une saison, soit 13 millions de dollars, toujours selon Paltrade. L’OMS s’est surtout inquiétée des restrictions imposées par Israël sur les fournitures de carburants qui affectent les hôpitaux, ainsi que les limitations d’accès aux soins en Israël pour les malades graves. Selon les chiffres de l’OMS, 23% des demandes de soins en Israël faites en octobre ont été refusées, contre 17% en septembre et 10% en juin. La veille, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a affirmé que la population palestinienne était "devenue l’otage du conflit" entre Israël et les factions palestiniennes. Israel a réduit l’approvisionnement en carburant et imposé de sévères restrictions au trafic commercial avec la bande de Gaza, un territoire misérable, avant même ces restrictions. Israël, qui avait évacué les colons et l’armée de la bande de Gaza en 2005, en contrôle toujours l’espace aérien, les eaux territoriales et supervise le mouvement de population de et vers l’enclave.
Source: lopinion,maroc