Une conférence capitale sur les changements climatiques s'est ouverte lundi à Bali. La ratification par l'Australie du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre a été saluée.
Cette réunion sous l'égide de l'ONU, prévue jusqu'au 14 décembre, doit permettre de tracer une feuille de route de discussions pour prolonger au-delà de 2012 le protocole de Kyoto sur ces gaz responsables du réchauffement. «Les attentes du public sont grandes. Les yeux du monde sont tournés vers vous», a solennellement déclaré aux délégués le secrétaire exécutif de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques (UNFCCC), le Néerlandais Yvo de Boer. De nombreux participants ont d'emblée exprimé leur satisfaction en apprenant que le Premier ministre australien Kevin Rudd, tout juste élu, avait annoncé avoir ratifié Kyoto. Les Etats-Unis sont désormais la seule nation développée à ne pas l'avoir fait. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a estimé que la ratification par Canberra incitait Washington à faire de même.
«Une fois que les Etats-Unis auront rejoint (Kyoto), nous pourrons nous atteler à légiférer sur des réductions draconiennes», a indiqué l'organisation dans un communiqué. Le protocole de Kyoto (1997) est l'unique outil international pour freiner les émissions de gaz à effet de serre (GES), qui approchent des niveaux records. Les scientifiques recommandent de les diviser par deux d'ici 2050 (80% pour les pays industrialisés). Le réchauffement climatique menace notamment l'Indonésie, troisième émetteur mondial de CO2 en raison de la déforestation qui s'y déroule à grande échelle.
«Le résultat de cette conférence déterminera, dans une certain mesure, si Bali et d'autres sites vulnérables sont destinés à devenir des paradis perdus ou pas», a commenté M. de Boer.
Dix mille participants , responsables gouvernementaux, experts, militants écologistes ont commencé à y animer des débats sur des questions techniques très variées, allant de l'énergie éolienne au marché du carbone en passant par la géothermie ou l'avancée du désert. M. de Boer a dit espérer à Bali une triple décision, premièrement de lancer les négociations sur l'après-protocole de Kyoto, deuxièmement sur un calendrier pour ces négociations et troisièmement sur une date pour les conclure. Selon Rachmat Witoelar, ministre indonésien de l'Environnement et nouveau président de la convention climat de l'ONU, de nombreux gouvernements souhaitent que les négociations lancées à Bali aboutissent en 2009.
Source: aujourdhui,maroc