Le renseignement américain a affirmé lundi, dans un rapport, que l’Iran aurait suspendu ses projets nucléaires depuis 2003. Le rapport, présenté par 16 agences américaines du renseignement, contredit les précédentes versions de 2005, et estime que “l’Iran est moins déterminé” à se doter de la bombe atomique qu’on ne le croyait. Evidemment, l’étude embarrasse au plus haut point G. W. Bush. Pas du tout habitué à faire amende honorable, le président américain a maintenu, lors d’une conférence de presse, que “l’Iran était dangereux.
L’Iran est dangereux. Et l’Iran sera dangereux (s’il) a le savoir-faire nécessaire pour produire une arme nucléaire”. Condoleezza Rice, la secrétaire d’Etat américaine, est restée sur la même ligne, en déclarant : “l’Iran continue à enrichir de l’uranium à des niveaux de plus en plus importants (…) Nous menons la bonne stratégie”. Le rapport précise cependant que l’Iran entendrait se réserver l’option de l’arme nucléaire, et pourrait être capable, entre 2010 et 2015, de produire assez d’uranium hautement enrichi pour fabriquer la bombe A. Pour le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, “c’est une déclaration de victoire du peuple iranien face aux grandes puissances”. Ce revirement du renseignement américain a été conforté par l’AIEA, dont le rapport confirme que Téhéran ne présente “pas de danger imminent”. Aujourd’hui, pourtant l’Iran fait l’objet de trois résolutions du Conseil de sécurité dont deux assorties de sanctions, à cause de son refus de suspendre son enrichissement d’uranium. Le rapport américain divise déjà la communauté internationale. La Russie et la Chine sont de plus en plus réticentes à accentuer les pressions sur Téhéran. A Moscou, Vladimir Poutine souhaite que tous “les programmes nucléaires iraniens soient ouverts et transparents”. Quant à la Chine, elle semble de plus en plus difficile à convaincre. Pékin souhaite trouver une solution diplomatique “maintenant (que) les choses ont changé”. Seul Israël, ennemi juré de l’Iran, s’est inscrit en faux contre le rapport américain.
Source: TELQUEL