le 12/12/2007 à 06:49 GMT LIMA (AFP) L'ancien président péruvien, Alberto Fujimori, a été condamné mardi en première instance à six ans de prison ferme pour "violation de domicile" durant son mandat (1990-2000) selon un jugement lu par le tribunal spécial de la Cour Suprême.
L'ancien chef de l'Etat a aussi été condamné à une amende de "réparation" de 135.000 dollars par le juge de la Cour Suprême Guillermo Urbina.
M. Fujimori, qui est le premier président péruvien à être condamné, a fait immédiatement appel de ce jugement.
Agé de 69 ans, M. Fujimori, qui a souffert lundi d'une crise d'hypertension à l'ouverture de son procès pour violations des droits de l'Homme, a assisté impavide à la lecture du jugement.
Dans ce procès, l'ex-président Fujimori (1990-2000), est accusé d'"usurpation de fonction, de violation de domicile, perquisition illégale et abus d'autorité".
"C'est un jugement injuste. Mon père a reconnu sa responsabilité dans cette affaire et l'on n'en a pas tenu compte", a déclaré Keiko Fujimori, la fille de l'ex-président. "Que pouvons-nous attendre pour les prochains dossiers ?", a demandé la parlementaire.
Le jugement affirme que "la reconnaissance des faits par M. Fujimori n'a pas aidé au procès" car il s'est "seulement limité à reconnaître ce qui se savait et avait été déjà prouvé avant ses déclarations". Son repentir a attendu sept ans et "il n'a montré aucun repentir sincère", ajoute le tribunal.
L'ancien chef de l'Etat avait reconnu partiellement sa responsabilité dans cette affaire.
La justice péruvienne reproche à M. Fujimori d'avoir ordonné le 7 novembre 2000 de perquisitionner illégalement au domicile de Mme Trinidad Becerra, l'épouse de l'ancien conseiller à la présidence Vladimiro Montesinos, avec l'aide d'un faux procureur.
Vladimiro Montesinos, alors chef des services secrets péruviens et proche conseiller du président, détenait des dizaines de vidéos dans lesquelles on le voyait remettre de l'argent à des personnes pour les récompenser de leurs services.
La justice l'accuse d'avoir voulu par cette perquisition illégale récupérer des vidéos compromettantes.
Ce procès fait partie des dossiers pour lesquels M. Fujimori a été extradé par la justice chilienne le 22 septembre dernier à la demande du Pérou.
La justice péruvienne juge aussi depuis lundi à Lima l'ancien président pour avoir ordonné, couvert ou inspiré les massacres de 25 personnes par des escadrons de la mort en 1991 en 1992 alors que l'armée luttait contre la guérilla maoïste du Sentier Lumineux. Le procureur a réclamé 30 ans de prison pour ce dossier et le procès pourrait durer entre neuf et vingt-deux mois.
L'ancien président affrontera aussi prochainement plusieurs autres procès pour corruption.
M. Fujimori s'était réfugié au Japon en 2000 après avoir envoyé sa démission par fax. Puis il était revenu au Chili en 2006, pensant pouvoir se présenter à l'élection présidentielle au Pérou. A la place, il avait été rapidement mis en résidence surveillée par la justice chilienne, puis extradé le 22 septembre dernier à la demande des autorités péruviennes.
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Source: mongenie